Editorial

Edito Mai 2023
par l’Abbé Thierry Vandemoortele, curé

 

« Les jardins du bon Dieu »

Le monde des jardins embellit le paysage, favorise la biodiversité et contribue à notre alimentation. Le Pape François, citant Saint François d’Assise, appelle à protéger notre maison commune et écrit qu’elle est comme une sœur avec laquelle nous partageons l’existence : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe » (1).
Aujourd’hui, cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par une utilisation irresponsable. Nous avons exploité notre planète en considérant que nous en étions propriétaires. Mais, depuis plusieurs années, les étés caniculaires, le manque d’eau, les intempéries destructrices, menacent la quiétude et la vitalité de la nature. Même si les changements climatiques modifient nos modes de vie, la protection de la terre doit rester notre obsession. Le monde est un don, un héritage commun à tous les peuples et le défi d’aujourd’hui est d’inclure toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral.

Dieu aime les jardins : il y rencontre l’humanité, lui donne rendez-vous et attend l’homme dans le secret de son coeur. Dans la Bible, tout commence et tout finit dans un jardin. Ainsi trois jardins entourent le destin de l’humanité, celui de nos vies. Dieu dessine le jardin du paradis où sa créature est comblée et le récit de la Création incite à la culture responsable, à la protection de la nature, au soin du prochain. L’histoire du salut se termine dans le jardin de la Passion, jardin de l’abandon et de la mort sur la croix, et celui de la Résurrection, jardin de la vie transfigurée.
Mais l’écologie ne peut se résumer au jardinage et le Pape François prône une écologie intégrale qui exhorte à avoir le souci des uns et des autres, en particulier des plus fragiles, dans le respect de la culture de chacun et du bien commun (2). Il recommande un style de vie moins axé sur le consumérisme et plus sur des valeurs durables. Il engage ceux qui détiennent plus de ressources et de pouvoir économique ou politique à ne pas masquer les problèmes et ne pas chercher à minimiser les impacts négatifs du changement climatique. Il appelle à l’éducation, à la joie éprouvée dans notre environnement, à l’amour du prochain et à une conversion écologique dans laquelle la rencontre avec Jésus conduit à une communion plus profonde avec Dieu, avec les autres, avec la création.
Dans l’admiration de ce monde qui nous est confié et dans la prévenance pour nos frères dans la précarité, je vous souhaite un bel été. 

Abbé Thierry Vandemoortele
Curé

  1. « Cantique des créatures » St François d’Assise.
  2. Exhortation « Laudato Si »